vendredi 18 mars 2011

Pays d'Or

Notre passage dans la capitale thaïllandaise nous rappelle que le retour approche même si nous ne quittons pas tout de suite l’Asie, mais du fait que nous devions prendre l’avion pour notre destination suivante : Le Myanmar.
Mais avant ça nous avons passé quelques jours finalement plus agréables que nous le pensions à Bangkok et cela sans aucun doute grâce à notre logeur et « guide » René. Un belge habitant ici, qui prend plaisir à loger de nombreux voyageurs à vélo, à qui il fait découvrir cette fourmilière qu’est cette ville. Nous ne sommes pas les seuls à faire appel à ses services, autre squatteur, autre suisse, Christian, tessinois en selle depuis 4 ans…
Nos priorités sont de faire nos visas pour le Myanmar et de trouver de quoi emballer nos vélos afin de les mettre dans l’avion. C’est comme ça qu’on se retrouve à faire les poubelles… des magasins de cycles. Christian nous aidera car il connaît bien la combine, l’ayant déjà fait plusieurs fois.






Après pas mal d’hésitations et de questions quant à savoir si nous voulions aller au Myanmar, nous décidons de nous y rendre et avec nos péclos, malgré les nombreuses mises en garde concernant l’état des routes ainsi que les nombreuses embûches administratives que l’on peut y rencontrer.







Les premiers tours de roues se font à Yangoon où la circulation y est plus agréable qu’à Bangkok, peut-être parce que les klaxons y sont interdits…
Visite de marchés et de l’impressionnante pagode Shwedagon. On y passe plusieurs heures à simplement regarder les birmans venir s’y recueillir. Cette pagode, qui est entièrement recouverte de feuilles d’or, est un des symboles de ce pays.










Nous partons vers le centre du pays sans trop savoir à quoi nous attendre. Après quelques renseignements pris à Yangoon, il semble que la zone autour de la nouvelle capitale, implantée au milieu de nulle part, semble pouvoir nous poser quelques petits soucis. Nous pédalons gentiment jusqu’à Toungoo, où nous y faisons halte une journée.
Journée de rencontres, avec un paysan du coin, avec qui nous ne pouvons nous comprendre qu’au travers de gestes et de dessins, qui nous fait découvrir son village, sa famille et ses champs. C’est avec une certaine malice qu’il nous emmène voir l’ingénieuse pompe à eau de l’un de ces voisins, qui lui permet d’arroser sans difficultés ses cultures maraîchères.





Depuis là nous optons pour le train afin d’éviter cette zone autour de Nay Pyi Daw, la nouvelle capitale, qui semble être soumis à d’importants contrôles, plus l’impossibilité d’y loger à un coût raisonnable. Ce changement de programme sera tout bénéfice pour nous car il nous laissera le temps de nous rendre au lac Inlay. Donc après 2 journées de train on arrive à Kalaw, petite ville située sur le plateau Shan vers 1300m d’altitude. La température y est nettement plus agréable après les quelques 45°c qu’indiquait notre thermomètre en milieu d’après-midi.








Puis il nous sera facile de rejoindre le lac, les 70 km qui nous en séparent sont principalement en descente.
Ce lac a la particularité d’être très peu profond. Cela a permis aux Inthas, ethnie qui peuple la région, de bâtir leurs habitations sur pilotis directement sur le lac.





Ils y ont aussi développé une technique de ramage et de pêche toute particulière. Ils rament à l’aide d’une jambe, debout à l’avant de leur embarcation afin de pouvoir mieux voir dans l’eau. Ainsi ayant une main libre, ils peuvent y plonger leur filet une fois le poisson repéré.







Ce spectacle est un vrai enchantement!

Le lendemain c’est des barques chargées de marchandises diverses que l’on voit aller et venir en direction du marché qui se tient à Nyaungshwe. Pour les habitants de ces villages lacustres le bateau est le moyen de transport usuel.





Ce peu de temps passé sur les bords de ce lac sera un souvenir marquant de ce pays.
En repartant vers Mandalay, nous réussissons enfin à nous éloigner de l’axe principal. En suivant le conseil d’une rencontre faite à Kalaw, nous empruntons une petite route qui traverse le plateau shan, en direction du nord. Cela nous permet de profiter encore un peu de température plus clémente. Là ce sont des difficultés différentes que nous rencontrons. Même si nous nous y attendions un peu, cela fait quand même drôle de se voir refuser le droit de dormir dans une simple guest house. Seule une est autorisée à recevoir des étrangers, et elle pratique des tarifs que l’on ne pourra pas qualifié de « bon rapport qualité-prix ».





Le lendemain, après environ 90km de mauvaise route, alors que l’on demande où l’on pourrait dormir, la réponse est cette fois sans équivoque, Mandalay. Nous n’y échapperons pas, il nous faudra faire les 50km restant de nuit.
C’est donc bien fatigué que nous arrivons dans cette ville. Nous y ferons que peu de choses. Nous ne visitons que le monastère Shwe in Bin, pour la simple et bonne raison qu’il est entièrement en bois de teck et contient passablement de sculptures.


















L’autre chose qui nous tenait à cœur de voir, c’est le pont de U Bein. Allez savoir pourquoi ?
Ouvrage impressionnant de plus de 1 kilomètre de long, construit en 1849. Fait de poteaux de teck, récupérés du palais d’Inwa alors abandonné.















Ayant rejoint Mandalay notre parcours à vélo était presque terminé, car depuis là nous embarquions pour une descente en bateau sur l’Irrawaddy vers Bagan. La croisière se passe tranquillement et nous laisse le temps de contempler les innombrables pagodes édifiées sur les berges de ce fleuve qui traverse une grande partie du pays.












Dans mon esprit, Bagan résonnait comme l’image même du Myanmar. Et bien en montant sur le toit d’un de ses temples au petit matin, c’est une image encore plus irréelle que je m'étais faîte que l’on découvre. Ces stupas, pagodes et temples qui s’étalent à perte de vue donnent l’impression d’être dans un autre monde.








Seul bémol à cette féérie, les vendeurs de souvenirs en tout genre, particulièrement insistants. Mais cela a pour avantage de nous rappeler comme on est bien à voyager sur nos vélos, où bon nous semble, et de découvrir pleins d’endroits peut-être moins impressionnants, mais tout aussi importants pour nous.
Le dimanche 13 mars en fin de journée nous prenons le bus de nuit qui nous ramène à Yangoon.
Derniers moments asiatiques passés à observer toute la vie qui anime les rues et à profiter une dernière fois de la « street food » avant qu’une série de vols nous ramène vers l’Europe, et cette fois avec un petit goût de fin de voyage.




Adieu l’Asie, bonjour Zagreb.