jeudi 18 novembre 2010

C'est grand ça, la Chine

Trois jours à se promener et à profiter de Litang, ville majoritairement habitée par des tibétains, nous plaît beaucoup. Cela nous permet aussi de se rendre compte à quel point ce peuple est surveillé, voire muselé. La présence policière et militaire est assez pesante. On apprendra qu'il en est ainsi surtout depuis les émeutes de 2008. Litang ne se trouve pas encore à l'intérieur même du Tibet mais a fortement été concerné par ces événements.






On y fait la rencontre de Robin, un anglais de 63 ans, grand voyageur, qui fait un voyage à vélo en Chine et qui va prendre la même route que nous.




On reprend donc la route le même jour, sans pour autant rouler vraiment ensemble, car il est assez difficile d’avancer au même rythme, mais c’est sans aucun doute que nous nous reverrons sur ces 400km de routes montagneuses qui nous séparent de Shangri La.
La route nous offre tout de suite de beaux paysages. Elle commence par descendre un peu dans une vallée qui nous donne l’impression d’être chez nous… Puis les cols recommencent de plus belle. Le premier soir déjà on se retrouve à camper avec notre ami Robin.






C’est intéressant de discuter avec lui qui a déjà pas mal d’éxperience dans le voyage à vélo. On discute aussi montagne vu qu’il a pas mal arpenté les alpes et qu’il a fait plusieurs sommets et voies qui m’intéressent.

La météo des premiers jours n’est pas des plus favorables, il fait relativement froid avec un peu de neige et pas mal de vent de face, ce qui nous glace les mains et les pieds dans les descentes.












Après une première partie de route goudronnée, cela devient de la piste. Ce n’est pas dérangeant pour rouler, le problème vient plutôt des véhicules qu’on croise et qui comme pour la partie précédente nous crépissent d’une jolie couche de poussière.


Alors que nous redescendons au fond des vallées, on peut voir les gens s’occuper à la construction de maisons traditionnelles, faites à base de terre pilée et dont les devantures et les encadrements de fenêtre en bois sont richement décorés et sculptés.










Le parcours nous enchante vraiment avec ses belles couleurs automnales et ses sommets enneigés, de « vrais montagnes » comme dit Robin. Il n’y a rien à mettre de côté, ce n’est que du bonheur jusqu’à Shangri La






Après un bon mois passé à rouler dans la province du Gansu et du Sichuan on retrouve dans Shangri La un peu plus d’animation. En arrivant là, on se rapproche de sites plus touristiques et plus fréquentés. On y fait halte pour 3 nuits.




Puis nous poursuivons notre route en direction des Gorges du Saut du Tigre et c’est ainsi que nos rencontres avec Robin continuent au fil des kilomètres. Il nous impressionne par son courage et sa détermination car les routes ne sont pas faciles, mais on se dit aussi que cela nous laisse encore pas mal de beaux jours devant nous en tant que cyclos nomades.




Nous restons quelques jours dans les gorges afin de profiter de ce spectacle impressionnant et aussi pour me retaper après quelques jours de problème…pas besoin de vous faire un dessin.














Une fois de nouveau d’aplomb, on continue notre descente vers le sud, vers Lijiang. Il y a encore eu la traversée du Yangsé qui nous a valu une belle partie de « va y que j’pousse les péclos » pour atteindre le ferry mais surtout pour remonter sur l’autre rive.








jeudi 4 novembre 2010

C'est loin ça, la Chine

Après une bonne semaine à se balader dans Beijing c'est avec impatience que nous prenons le train pour nous rendre à Lanzhou, dans le centre nord de la Chine, d'où nous voulons démarrer notre escapade. Nous avons choisi de venir jusqu'ici avec le train afin d'éviter ce qui nous semble être moins intéressant comme région pour s'y déplacer à vélo et surtout afin de ne pas être trop tard dans les montagnes. Depuis cette ville il nous semble possible de pouvoir rejoindre rapidement des zones plus montagneuses et aussi un peu moins peuplées. Pas que l'on aime pas découvrir les populations mais disons que l'on désire surtout éviter la surpopulation, ce qui devrait aussi nous laisser plus de chance de pouvoir camper.
Au matin de notre arrivée nous sommes heureux de retrouver nos vélos entiers ainsi qu'une partie de nos bagages que l'on avait envoyés 2 jours avant nous.




Une fois le tout récupéré, on se faufile parmi la dense circulation qui cette fois n'a plus rien à voir avec le traffic bien organisé de la Capitale. Là il faut commencer à jouer des coudes afin de faire son passage. Heureusement la ville elle-même n'est pas trop grande, ainsi on réussi à sortir du centre assez rapidement. Mais on se rend compte par contre, que tout les champs alentours sont cultivés et qu'il y a sur tout le long de la route des habitations de paysans. Ils sont en pleine récolte du maïs. De plus les premiers kilomètres s'effectuent sur des routes en chantier, ce qui n'est pas pour nous arranger.





Donc les premiers jours, pas d'autres choix que de se dégoter de petits hôtels pour se loger. Grâce à ça on découvre quelques us et coutumes chinoises particulières, dont le crachat est le plus marquant. C'est quand et où vous voulez, y compris à l'intérieur et surtout en faisant un maximum de bruit...


Mais il nous faut guère plus de 3 jours avant de rejoindre les montagnes et du même coup entrer dans un monde tibétains après avoir traversé quelques petites vallées peuplées majoritairement de musulmans. Notre première étape est de se rendre au monastère de Labrang afin de nous mettre dans cette ambiance qui nous intrigue. On prend aussi gentillement un peu d'altitude, la ville se situe au environ de 3000m.






Passablement de tibétains y viennent en pèlerinage et font le tour du monastère en égrenant leurs chapelets et en tournant les très nombreux moulins à prières.




Puis on reprend la route vers le Sichuan, province de Chine que nous allons traverser du nord au sud. On y entre par le petit village de Langmusi où l'on se fait surprendre par les premières neiges. Cela nous donne quelques petits soucis quant à la suite. On espère que l'hiver ne soit pas trop en avance... Pour ne pas avoir trop froid les prochains temps on se procure une belle peau de mouton.



Ensuite nous continuons à travers de hauts plateaux qui nous rappellent les steppes de Mongolie, à la différence près qu' ici ce sont les troupeaux de yaks qui peuplent les étendues















Au fur et à mesure que nous avançons vers le sud les vallées deviennent de plus en plus profondes et encaissées, du coup on commence à faire pas mal de dénivelé. Après une très longue descente vers Danba, au environ de 1800m d'altitude, c'est une succession de plusieurs cols qui nous pousse toujours un peu plus dans cette culture tibétaine.












Les grandes différences d'altitude nous font découvrir soit d'un côté de beaux sommets enneigés, soit de l'autre des gens qui s'affairent aux récoltes, plus particulièrement à celle des choux chinois











Les pic-nics de midi pris sur la route nous révèlent aussi de belles surprises comme ces oeufs cuits durs que nous a fait découvrir un chinois. Ils sont en fait cuits d'une manière particulière, dont nous n'avons pas encore compris exactement comment, mais nous allons donc creuser le sujet.












En plus des coups de klaxons assourdissants des véhicules qui nous dépassent, aux nombreux endroits où l'asphalte est défoncée, le passage des camions soulève des nuages de poussières qui nous donnent un teint de peau qui pourrait laisser croire que l'on passe plus de temps à faire la bronzette qu'à pédaler!





Mais c'est toujours avec un immense plaisir que nous allons vers ses paysages que les couleurs automnales enflament et où le temps nous semble défiler à une allure folle.





Après de nombreux lacets nous voilà arrivés à Litang, ville située sur la route vers le Tibet peu avant la frontière, posée sur un large plateau à environ 4000m. On s'y repose quelques jours, afin d'être prêts pour la suite qui s'annonce pas moins montagneuse mais dont on a entendu que du bon. Elle va nous emmener vers Shangri La dans le Yunnan.

Pour le reste les images sauront mieux dire que nous comme c'est beau