samedi 25 septembre 2010

La magie de la Mongolie


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Mais cela devrait aussi rimer avec beauté, immensité et générosité… Depuis que l’on se trouve ici on va de surprise en surprise.
Notre première idée était de traverser tout le pays, du nord au sud, mais en y regardant de plus près, on a vite changé d’avis. Jusqu’à Ulaanbaatar cela n’aurait posé aucun problème mais la suite aurai été beaucoup plus compliquée, car une fois la capitale passée, on se trouve rapidement dans le désert de Gobi. Et là les villes et villages se trouvent plus éloignés les uns des autres, les points d’eau quasi inexistants et en plus les paysages y sont plus monotones.
Alors nous décidons de faire une boucle vers l’ouest et d’arriver à Ulaanbaatar juste un peu avant la fin de notre visa, et depuis là reprendre le train pour Beijing.
Nous partons donc direction Bulgan sur une belle route qui serpente dans des collines où les paysans sont affairés à faire les foins. Mais la chose que nous remarquons rapidement c’est la quantité de yourtes qu’il y a un peu partout.



On pensait bien en voir, mais on se demandait s’il y avait beaucoup de gens qui vivaient vraiment encore dans ces habitats traditionnels ? Et ben oui, en fait il y en a partout, et on a appris qu'environ la moitié de la population mongole vit encore comme ça.
Il y a encore beaucoup de gens qui sont nomades et qui vivent avec leurs grands troupeaux de moutons, chèvres, chevaux, vaches ou encore des chameaux et se déplacent au fil des saisons.








Ce sont aussi d’excellents cavaliers, et c’est comme ça qu’ils gardent et rassemblent leur bétail. Ce sont des personnages fiers mais très gentils, et quand je leur demandais si je pouvais les prendre en photo, ils posaient élégamment avec leur monture, en ne manquant pas de mentionner le nom de leur cheval quand ils nous donnaient leur adresse. On a même entendu dire que les Mongols aiment d’abord leur cheval et ensuite leur femme…










Donc nous continuons tranquillement notre route, les endroits pour camper sont tous plus beaux les uns que les autres dans ses immenses steppes qui s’ouvrent à perte de vue devant nous. Notre petit rituel de montage de tente ,souper, déjeuner et paquetage, est entrecoupé de nombreuses visites de cavaliers intrigués par notre présence avec nos drôles d’engins.





En route vers l'ouest, nous décidons de faire un petit crochet vers le monastère d’Amarbayansgalant, qui est un des 3 plus importants monastères bouddhiste du pays. C’est aussi notre première expérience sur la piste. En fait il y pas beaucoup de route goudronnées en Mongolie, dès que l’on quitte les axes principaux les routes sont en terre et en sable. Mais on ne regrettera pas notre détour, l’endroit est absolument magnifique, situé au fond d’une large vallée bordée de collines.








Le lieu est tellement calme et agréable que nous y restons 2 jours à flâner et visiter. Nous y faisons une rencontre sympa, Enzo, un suisse qui fait du bénévolat afin d’aider le monastère et les moines à trouver un peu d’argent pour financer l’entretien et la restauration des bâtiments ainsi que leurs frais. Il nous fait part de toute sa connaissance de l’endroit et de cette religion, ce qui fait que nous profitons pleinement des lieux.











Après ces bons moments on reprend notre route jusqu’à un dernier daava « col » d’où nous allons quitter la route vers l’ouest pour prendre une piste vers le sud. Les premiers kilomètres ne posent aucun problème, mais plus on avance et plus il vient difficile de savoir quelle piste est la bonne. Il y en a plein dans toutes les directions et plus vraiment qui soit mieux marquée que les autres, donc c’est à la boussole que l’on se dirige. On traverse de grands plateaux séparés par des cols où il n’y a cette fois plus que quelques nomades avec leurs troupeaux. L’impression d’être au milieu de nulle part est toujours plus forte. Au bout d’une longue journée de pédalage on aperçoit au loin la rivière Orhon qui nous indique que nous sommes juste, bien que nous n’ayons pas vu le village indiqué sur notre carte.




Rassuré d’être juste, nous passons une nuit au-dessus d'un magnifique paysage. Au déjeuner nous avons une nouvelle visite d’un cavalier qui, cette fois nous invite à venir boire de l’airag (lait de jument fermenté) dans sa yourte. Nous acceptons volontiers, l’envie de découvrir d’un peu plus près leur mode de vie l’emporte sur l’appréhension de goûter à cette boisson. On arrive dans un groupe de trois yourtes où vit la famille de notre hôte, ses frères et leur mère. Tout le monde est venu boire de l’airag avec nous. Les discussions sont assez restreintes et difficiles mais avec notre guide de voyage, un petit dico mongol, des mimiques et des dessins on arrive quand même à se comprendre.




L’invitation à boire un bol d’airag s’est finalement changée en invitation à passer la journée et la nuit chez eux. On voyait que cela leur faisait réellement plaisir que l’on reste, et à nous aussi, alors nous avons accepté avec grand plaisir. Du coup nous avons pu participer, en tant que spectateur, à la traite des juments 5 fois dans la journée. Les hommes prennent d’abord les poulains afin qu’ils tètent un peu, et tout de suite après les femmes traillent le reste du lait qui servira à la fabrication de l’airag.




Ensuite alors que nous retournions dans la yourte on a vu que la femme prenait peine de décorer l’intérieur. On n’a pas su si c’était parce que nous étions là… Ensuite les frères de notre hôte sont partis avec leur moto, et sont revenus un peu après avec un mouton. On a bien compris qu’il allait passer à la casserole. Encore une fois on n’a pas su si cela était dû à notre présence, mais on a commencé à se faire un peu de souci quant au prochain repas car on n’a vu qu'ils ne jetaient rien, et que certainement les « morceaux de choix» nous seraient réservés. Ainsi après plusieurs bols de thé au lait salé, autre spécialité, on nous a apporté une écuelle avec plusieurs morceaux de viande cuits dans du bouillon, dont nous n’avons pas trop cherché à identifier, et que nous avons mangé ensemble. Nous avons goûté autant que notre estomac nous le permettait en se disant qu’au moins la viande ne pouvait pas être plus fraîche.
Ce moment n’était peut-être pas le plus agréable mais il en vaut vraiment la peine. Nous avons passé tout le reste de la journée a jouer avec le petit garçon et observer ce qui fait leur quotidien.







Le soir venu le ciel s’est chargé et l’orage est arrivé rapidement, le vent s’est levé. Alors nous nous sommes dit que c'était le bon soir pour dormir à l’intérieur. Le repas du soir a été moins éprouvant, on a mangé des buzz (étrange nom pour les gruériens que nous sommes) sortes de raviolis cuits à la vapeur.






Après une très agréable nuit au chaud, il était temps de reprendre nos bécanes malgré leurs nombreuses propositions de rester encore et la tristesse de leur petit garçon qui nous barrait la porte au moment de partir.




Ces quelques moments passés chez ces gens auront été pour nous des instants très forts et une expérience inoubliable.
Puis nous avons repris notre route vers le sud en se dirigeant vers Tsetserleg, puis les sources d’eau chaude de Tsenker. Pour s'y rendre la piste passe plusieurs cols et vallées où il faut traverser les rivières à pieds. Il y a là de l’eau qui sort de terre au environ de 80°c, de quoi prendre un bon bain. Sur le chemin nous avons fait d’autres rencontres surprenantes, des chameaux.









Ensuite il était temps de reprendre la route vers Ulannbaatar afin de faire les formalités pour la Chine et de réserver nos billets de train, mais ça ce fût une autre histoire… Après 450km de piste nous avons retrouvé avec plaisir le goudron, mais cela nous ramenait vers le monde et le stress de la ville. Encore une dernière surprise sur notre route, c’est un camion qui a perdu sa boîte à vitesse en route, je pense qu’ils forcent un peu sur leurs machines.






3 semaines dans ces steppes, où on a l’impression d’être dans une autre époque, nous ont enchantés. Je ne résiste pas à l’envie de vous en montrer encore un peu.












Voilà c’est un peu tout ça qui fait la magie de ce pays.

samedi 11 septembre 2010

Bye bye Russie


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Nous voilà donc repartis sur nos vélos vers le sud. Dès que l’on quitte Irkoutsk et sa circulation assez effrayante on apprend à connaître leur code de la route. Ils ne devancent pas quand ils peuvent, mais quand ils veulent (même sans visibilité, par l’intérieure ou l’extérieure) et plus ils roulent vite mieux c’est… Mais cela se passe plutôt bien et l’on s’enfonce dans de grandes forêts de bouleaux et de pins. La route nous surprend par son assez bon état mais par contre elle se trouve être très vallonnée avec des montées intensives pour nos mollets de poulets. ( Marilyne comprend enfin l’expression des montagnes russes…)
Le parcours est agréablement interrompu par des rencontres de russes qui passent leurs vacances a cueillir des myrtilles, des chanterelles, des framboises sauvages et des pommes de cèdres qu’ils vendent au bord de la route.



Au fil des kilomètres les forêts font gentiment place à de grandes étendues de prés où l’on voit les paysans faire les foins sous un soleil qui nous dessèchent la gorge. Il nous faut commencer à faire de plus grandes réserves d’eau et même à en filtrer.

















Un autre grand changement que l’on voit est que l’on arrive dans le monde du boudhisme. Les églises avec leurs bulbes dorés font place à des monastères et des temples très colorés. Cette fois l’impression de dépaysement commence à devenir grande, et on se retrouve déjà dans une atmosphère beaucoup plus asiatique aussi par la couleur de peau des gens, qui devient plus tannée.




A Ulan-Ude dernière grande ville de Russie, on profite de faire un stop afin de préparer un peu la suite de notre voyage en Mongolie et aussi de s’organiser pour le passage de la frontière entre les 2 car on a entendu dire que les formalités peuvent être longues et difficiles si l’on a pas tout les documents en main et surtout en ordre. Cela nous fait un peu souci mais on verra bien…



Les derniers kilomètres sont avalés rapidement et nous sommes le 25 août à Kiakhta où la frontière est ouverte aux vélos (les piétons ne peuvent pas y passer, allez savoir pourquoi ?) Il y a une assez longue file d’attente, mais on nous fait signe de passer devant et à part la dame qui contrôle les passeports et qui semble trouver que je ne ressemble pas trop à la photo du mien, peut-être à cause de la barbe…, tout ce passe bien et rapidement.
Ouf on y est presque et entre les 2 postes frontières on fait une rencontre assez drôle. Ce sont 3 italiens qui participent à une sorte de rally. Ils sont partis depuis Milan avec une ambulance qu’ils apportent à Ulaanbaatar et laisseront sur place. A eux se sont joints 2 Tchèques afin de justement pouvoir traverser la frontière.










Pour le poste Mongol l’ambiance est beaucoup plus décontractée, une fois les formalités remplies la gentille garde frontière nous souhaite un « Welcome to Mongolia » sur un ton qui en dit long sur son désinterêt complet.

Derniers regards derrière nous


























Un petit peu de pub!!!